Le nouveau roman de Vincent Petitet (Les morts ne sont plus seuls, Paris, Pierre-Guillaume de Roux, 2019) ne se laisse pas facilement résumer ou présenter.
Son héros est un consultant, caricature du « gagnant » de la mondialisation heureuse, darwiniste social arrogant et méprisant. Et, patatras, le voilà brutalement et sommairement licencié, ramené à son état de scion d’une famille pauvre qui a « réussi ».
C’est là que tout dérape, avec le retour du dieu Pan, l’invocation de morts très présents, des choix métaphysiques, l’apparition d’animaux-totems cartoonesques, des restes de lutte des classes etc. le tout dans un flot narratif endiablé où le visible et l’invisible s’enlacent et se fondent, où les frontières entre l’ici et l’au-delà sont traversées par l’esprit de la danse et où tout finit par un « vol plané » mythologique.
On ne saurait donc trop recommander la lecture de ce petit livre étincelant, où l’on croisera notamment Arthur Machen, Héraclite, Walter Otto et Tex Avery , à ceux qui, perdus dans les tours, les open space et les bureaux borgnes, oublieraient qu’ « ici aussi il y a des dieux ».
Pour en savoir plus : https://www.pgderoux.fr/fr/Livres-Parus/Les-Morts-ne-sont-plus-seuls/328.htm
Me Philippe Ehrenström, LL.M., avocat, Genève et Onnens (VD)